La Bicyclette Noire (1ère Partie)

La Bicyclette (3)(Photo Marie)                                                                      

C’est cette photo prise au cours de l’été 2015 sur les Dunes de Beg-Meil (29) qui m’a inspirée pour imaginer cette romance qui se déroule le long des plages de mon enfance. Dans « ma boîte à photos » ce jour-là aussi, il y avait également celles qui suivent et qui se sont mariées à merveille avec le déroulement de cette histoire que je vous « livre » en cinq parties avec notamment ma critique personnelle sur cette romance. A présent, je vous laisse découvrir mon imagination marine…

Chapitre I

In-extrémise

Cette bicyclette si bien rangée, là, toute seule sur les Dunes, attira un promeneur. Il s’approcha et se demanda à qui elle pouvait bien appartenir car il n’y avait pas un chat en vue en cette fin de saison. Il fit quelques pas face au large océan qui s’étendait face à lui et son regard se dirigea sur une serviette et un panier posés sur le sable. Il était évident pour lui qu’ils appartenaient à une femme.

Curieux, il dévisagea la plage dans l’espoir de voir errer par-là une silhouette quelconque. Mais cet endroit était désert, seuls cette serviette et ce panier occupaient les lieux.

(Photos Marie)

Il décida alors de descendre sur la plage. Il posa ses tongs au hasard et retroussa son pantalon. Il marcha les pieds dans l’eau, les mains dans les poches. Il faisait beau, une chaleur très agréable en cette soirée de fin d’été avec un léger vent marin qui lui ramenait une mèche blonde sur le visage.

Plus loin devant lui se trouvaient des rochers où aimaient se rendre les pêcheurs à pieds. Mais il ne vit toujours personne. Mais où était donc cette femme ?

(Photos Marie)

Sa curiosité s’accroissait de plus en plus, à savoir si cette serviette et ce panier avaient été oubliés là par négligence. Il fit quelques allers-retours les pieds dans l’eau et s’assit sur le sable encore chaud. Seul, il contemplait le calme et la grandeur de l’océan, deux voiliers au large et les îles Glénan tout au fond qui pointent leurs nez, mais toujours pas de femme sur la serviette, tout était resté figé comme à son arrivée. Il déboutonna sa chemise, porta ses deux mains derrière sa tête et s’allongea sur le sable. L’odeur marine de la Grande Bleue lui effleurait les narines, des mouettes et des cormorans piaillaient sur les rochers.

(Photos Marie)

Soudainement il fut débauché de son évasion rêveuse par des cris, des appels au secours, la voix d’une femme. D’instinct il se leva et courut au bord de l’eau, scuta l’horizon de gauche à droite mais ne voyait toujours personne. A nouveau des cris retentirent. Il se mit alors aussi à crier :

-Où êtes-vous ?

-Au secours je me noie, aidez-moi, je suis là…

Sans plus trop y croire, il devina une forme gesticulant droit devant lui. Il n’hésita pas un instant et se jeta à l’eau. Il ne lui fallut pas longtemps pour rejoindre la femme qui était à bout de force et commençait à s’enfoncer dans les méandres de l’océan. Il la saisit et la rassura :

-Ne vous inquiétez pas, ça va aller maintenant, accrochez-vous bien à moi, ça va aller.

A la force d’un seul bras il la ramena sur la plage. Il lui tapota le visage, la femme récupérait peu à peu.

Il se leva pour aller chercher la serviette et la recouvrit. Elle grelottait, il lui passa la main sur son dos pour la réchauffer. Elle reprit ses esprits assez rapidement et dit :

-Comment vous remercier, vous avez risqué votre vie pour venir me sauver. Je connais très bien cet endroit et je sais que la plage est en pente donc on a vite fait d’avoir l’eau à la taille, mais je ne sais pas ce qui s’est passé, j’ai sans doute perdu pied, je ne sais plus…

-Tout va bien, c’est fini, vous allez bien maintenant-lui dit-il.

-Oui, grâce à vous, merci.

-Vous avez vraiment eu beaucoup de chance vous savez, il n’y avait personne d’autre que moi sur la plage. Je longeais les Dunes à pied quand j’ai vu une bicyclette noire bien rangée toute seule. Elle est à vous ?

-Oui… oui, murmura la femme.

-Soucieux  je me suis approché pour regarder s’il y avait quelqu’un sur la plage et je n’ai vu que cette serviette et le panier. J’ai marché un peu au bord de l’eau mais je ne vous ai jamais aperçu, alors je me suis assoupi sur le sable et vous m’avez fait bondir avec vos cris.

-Oh, et en plus je vous ai fait peur ?

-Mais c’est réciproque.

Ils eurent un rire respectif tous les deux.

-Et puis cela ne m’étonne pas que vous ne m’ayez pas vu car j’aime beaucoup nager en apnée, dit-elle. Oh mon Dieu, je serais probablement morte noyée si ma serviette et mon panier n’avaient pas attirés votre attention. Oh, mais, je ne vous ai pas demandé votre prénom ?

-Wilfried, et vous ?

-Anna-Maria.

-Enchanté, dit-il.

Ils eurent à nouveau un éclat de rire.

-Vous croyez que vous pouvez vous lever ? lui demanda t-il.

Il lui tendit la main qu’elle saisit aussitôt. Elle tituba légèrement. Il l’aida à enfiler son p’tit pull marine et lui noua sa serviette autour de sa taille, saisit son panier et l’aida à rejoindre les Dunes.

Tous deux se retournèrent, observant cette mer si calme qui avait bien failli la garder.

Anna-Maria regarda Wilfried et lui prit ses deux mains qu’elle étreignit un long moment pour lui dire toute sa reconnaissance.

Il lui proposa de la raccompagner mais elle lui dit :

-Je crois que vous en avez fait assez pour moi aujourd’hui, c’est très gentil à vous mais ça va aller, je n’habite pas très loin, je vais marcher tranquillement avec ma bicyclette à mes côtés.

Il lui tendit alors son panier mais leurs regards ne se quittaient plus et Wilfried lui demanda d’une voix hésitante :

-Pouvez-vous, me donner l’adresse à laquelle je pourrais vous écrire pour prendre de vos nouvelles car je prévois mon départ demain matin et j’aimerais savoir si vous vous serez bien remise de cette mésaventure ?

-Mais bien sûr, lui répondit-elle.

Elle griffonna ses coordonnées sur un petit bout de papier qu’elle trouva dans son panier et le lui remis avec un large sourire.

-Mais où résidez-vous ? questionna-t-elle ?

-Je vis à l’étranger où j’y travaille d’ailleurs et cette année j’ai choisi la côte de la  Riviera Fouesnantaise pour venir me détendre, mais je me rappellerais pendant très longtemps du dernier jour de mes vacances d’été 2015 !

-Merci, merci encore Wilfried, je ne pourrais jamais oublier moi non plus le courage que vous avez eu aujourd’hui, j’aurais toujours une pensée pour vous.

-Bon courage Anna-Maria, prenez bien soin de vous, lui dit-il d’une voix douce.

Et elle emboîta le pas, encore fragile, avec sa bicyclette noire, noire comme l’aventure qu’elle venait de vivre cet après-midi de fin d’été.

Wilfried la regardait s’éloigner. Quelques mètres plus loin elle se retourna et le salua.

FB_20160213_17_22_57_Saved_Picture

A suivre…

18 commentaires sur “La Bicyclette Noire (1ère Partie)

    1. Ah ! Ben merci bien ! Et toi j’attends la suite de la Forêt de Diamond !! C’est la 1ère fois que j’écrivais une petite histoire comme celle-là et je me rends compte aujourd’hui que j’aurais bien pu la développer d’avantage…

      Aimé par 1 personne

  1. Un début qui met l’eau à la bouche. Je passe sans attendre au chapitre 2!
    Juste un petit conseil, développez davantage peut-être les émotions, les sensations liées à cette rencontre.

    Aimé par 1 personne

    1. J’en prends note Marie. « C’est le métier qui rentre » ! C’est vrai que je me suis rendu compte que j’aurais bien pu plus approfondir certains passages, surtout entre la 1ère et la 2ème partie, d’un été à l’autre on ne sait pas s’il se sont contactés… Merci encore pour ta critique Marie qui me sera bénéfique à l’avenir…

      J’aime

  2. Superbement bien raconté. Une écriture très fluide qui sent bon les embruns. J’ai adoré le passage où Wilfried demande l’adresse d’Anna Maria. C’est d’un tel romantisme et si frais. Cela m’a fait rêver. Moi qui adore la mer. Bravo pour ce premier chapitre ma Valérie♥♥. J’ai hâte de connaître la suite. … Gros bisous à toi et passe un très bon week end !♥

    Aimé par 1 personne

  3. Un début qui commence bien car il aurait pu sonner la fin…Mais chose heureuse, nôtre langage n’est pas dépourvu de moyens de secours, l’orthographe peut recourir à la phonétique. Nous voici donc sauvés par le respect de l’adage qui dit que la faim justifie les moyens. De l’entrée ouvrant mon appétit, j’attendrai le plat de résistance et entre la poire et le fromage, le gouleyage des couleurs du vin viendra remplir mon vert !

    Bravo Marie !

    Aimé par 1 personne

Laisser un commentaire